"On arrive au bout d’un cycle, il faut reconstruire quelque chose": le président du HTV affiche déjà ses ambitions

Cinq défaites inaugurales, six pour finir. Malgré ces trous noirs, Hyères-Toulon, 18e sur 20, est parvenu à se maintenir pour son retour en Pro B. Le seul objectif réaliste, avec un budget limité, des erreurs de casting (Nweke, Sackey, Ndiaye), des blessures (Eugene, Cleary) ou un changement de coach. "J’ai du mal à me satisfaire d’un maintien mais la saison a été plus compliquée que ce à quoi je m’attendais", confie le président Mathieu Perrymond. Le bilan oscille "entre le soulagement et la satisfaction du devoir accompli, parce que la marche était très haute".
Quels matches retenez-vous de cette saison épuisante?
En positif, les victoires contre les grosses écuries, notamment Blois (85-82, le 21 mars). Cela m’a fait revivre les émotions de l’an dernier et a montré que cette équipe était capable de le faire. En négatif, les défaites lors des confrontations directes: à Évreux sur une vraie injustice (72-71, le 20 décembre sur un buzzer beater "qui n’aurait jamais dû être accordé") ou à Chartres (68-66, le 17 janvier), terrible sur l’état d’esprit que je vois sur le terrain.
Que feriez-vous différemment pour ne pas reproduire des erreurs?
L’été dernier, on s’est beaucoup concentré sur le cahier des charges, l’administratif. On s’est mis une pression énorme pour passer pour des bons élèves. Et on a délaissé le sportif. On a misé sur des coups, mais il fallait concentrer plus de temps sur le recrutement, sur le fait de recréer un groupe avec un état d’esprit.
Comment vous y attelez-vous aujourd’hui?
On travaille avec les méthodes classiques et de la data. On a développé un outil statistique maison – et secret –, qui permet de croiser les méthodes de statistiques américaines et européennes. On dégage des cotations un peu singulières par rapport à ce qui se fait d’habitude. L’idée étant, au-delà des stats individuelles, de simuler des performances collectives. De se projeter sur ce que les cinq joueurs pourraient faire ensemble.
L’effectif va-t-il beaucoup bouger (lire par ailleurs)?
On arrive au bout d’un cycle où il faut reconstruire quelque chose. Il reste trois joueurs sous contrat (Mathis Keita, Maxim Eugene et Nikola Knezevic). La priorité est de prolonger Moses Greenwood, qui a un état d’esprit exemplaire et qui est sollicité. Quant à Quentin Losser, j’aurais voulu le garder, mais je suis tellement heureux pour lui, pour sa progression (le pivot a activé sa clause de sortie et est annoncé à Dijon, en Élite)... Dans l’autre sens, on a besoin de construire un axe 1-5 fort. Et d’une équipe athlétique pour répondre aux standards de la Pro B.
Qu’en est-il du coach, Stéphane Dumas?
Il a rempli son contrat avec le maintien. Je n’ai pas de raison de lui avoir fait prendre le risque de venir pour aller maintenant chercher une autre piste. Il a une chance de s’installer en Pro B et de montrer ce qu’il peut faire (un contrat de deux ans est sur la table, Ndlr). J’aime son état d’esprit et il s’entend bien avec Gaëtan (Etienne), qui fait partie du club et sera toujours son assistant.
Son ratio (2 victoires - 9 défaites) vous a-t-il fait douter?
Non. Il faut le pondérer parce que dans cette série, on a affronté beaucoup de gros ou d’équipes qui avaient un vrai truc à jouer, comme Évreux, qui est venu chercher son maintien chez nous alors qu’on l’avait déjà acquis.
La décision de vous séparer de Jean-Louis Borg en mars...
C’est évident qu’elle était très dure à prendre, mais je pense que c’est ce qu’il fallait faire à ce moment-là. J’ai du respect pour l’homme, pour l’entraîneur, l’un des plus grands coaches français. Je sais tout ce que le HTV et le basket lui doivent. Il ne pouvait pas non plus arrêter sa carrière sur une relégation. Il aura toujours sa place au club.
Mathieu Perrymond a confirmé hier que le budget du HTV allait augmenter de 10 à 15 %, aux environs des 2,6 millions d’euros pour l’exercice à venir. La masse salariale sportive devrait, elle, atteindre les 800 000 euros (+20 %). Ce, grâce notamment à une augmentation du nombre de partenaires privés (« de 30 à 200 en deux ans »).
De quoi faire progresser le HTV sans en faire non plus un club riche. « Ce n’est pas une fin en soi d’avoir le plus gros budget, et puis on reste le seul club de Pro B en association (l’avocat vise un passage en SASP dans un an, Ndlr). L’idée, c’est d’être efficient et de s’installer dans la division, en essayant de viser le play-in. On va compenser comme on le fait d’habitude, en étant malin et en mettant encore plus d’énergie. »
Ils restent : Keita, Eugene, Knezevic. Ils vont partir : Losser (Dijon ?), Lefebvre, Sackey, Bordes, Cleary, Ndiaye. Ils pourraient prolonger : Greenwood, Pouaveyoun.
Les arrivées prévues : un poste 1 (meneur) étranger ; un poste 2 (arrière) étranger ; un poste 3 (ailier) français ou formé localement ; deux intérieurs, dont un poste 5 étranger.
Var-Matin